La naissance de la Réduction des Risques
Dans les années 80, l’épidémie du SIDA a permis de poser pour la première fois la problématique de la santé des usager·ères de drogues au niveau des politiques de santé.
Le SIDA d’abord, les virus des hépatites ensuite, ont frappé de plein fouet certains publics dont les usager·ères de drogues par voie intraveineuse. Rapidement, il est devenu urgent de mettre en place une politique de santé publique ciblant les besoins immédiats et les risques pris par ces usager·ères.
L’accès aux soins était réservé aux personnes qui étaient prêtes à arrêter de consommer : celles, qui ne voulaient ou ne pouvaient pas arrêter, se retrouvaient exclues des structures de soins classiques avec pour résultat une aggravation des risques encourus.
Le concept de Réduction des Risques liés à l’usage de drogues était né : donner les moyens à tout·e usager·ère de drogues par voie intraveineuse pour se préserver des risques infectieux et améliorer sa qualité de vie et indirectement celle de son entourage.
Depuis 1993, Modus Vivendi est en charge de la prévention du VIH/SIDA pour le public des usager·ères de drogues, sous-entendu à cette époque les injecteur·rices de drogues par voie intraveineuse. Progressivement, la Réduction des Risques ne se limitera pas qu’aux risques infectieux au sein de ce public.
Rapidement, Modus Vivendi élargira son champ d’action à la prise en compte de l’ensemble des risques liés à la consommation (overdoses, accidents de la route, relations sexuelles non désirées, dépendances, marginalisations, etc.) et ce, pour l’ensemble des consommateur·rices de drogues, quels que soient les modes et les types de consommation, les substances (légales ou illégales) et les milieux de vie (rue, festif, prison).
Aujourd’hui, près de 30 salarié·es et plus de 300 jobistes concourent ensemble à la mise en œuvre de près d’une vingtaine de projets, recherches, plaidoyer, expertises.