Héroïne

Héroïne

L’héroïne ou diacétylmorphine est un opiacé synthétisé à partir de la morphine. Celle-ci est naturellement présente dans l’opium.
L’héroïne est proche de substances naturellement produites par le corps, appelées « endorphines« .

Catégorie
L’héroïne, comme les endorphines, est un « dépresseur » du système nerveux central. Elle agit en « endormant » certaines fonctions du système nerveux. Elle ralentit, par exemple, la respiration.

Aspect
Sous forme de poudre ou de granulés.
Rarement blanche, l’héroïne peut varier du beige au brun foncé (brown sugar, héro, brune, smack).
L’héroïne est vendue en petit paquet (pacson) ou emballée dans un plastique (boulette).

Dosage
La concentration d’héroïne dans une dose varie fortement en fonction des régions, des arrivages et des pays d’origine.
Elle est coupée de manière variable. (ex.: barbituriques, talc, caféine, codéine). Sa composition est incertaine et peut être dangereuse.

Modes de consommation et apparition des effets
Plus les effets sont rapides, plus ils sont intenses (flash) et ressentis comme de courte durée.
Sniffée: +/- 5 min.
Injectée: +/- 20 sec.
Fumée : +/- 1 à 2 min.

Les effets du produit dépendent de plusieurs facteurs : la dose, la fréquence d’usage, le mode de consommation et les caractéristiques de chaque individu : état psychique, personnalité, humeur, tolérance et attentes à l’égard du produit.

Effets recherchés :
diminution de la douleur physique et morale (tristesse, angoisse), réduction des désagréments liés au manque, calme, apaisement, détachement, indifférence

Autres effets :
perturbations des cycles de sommeil, nausées, vomissements, constipation, ralentissement de la respiration, antitussif

Overdose
Avec l’héroïne, une overdose se traduit par une dépression respiratoire allant d’une diminution de la respiration à l’arrêt respiratoire, voire l’arrêt cardiaque. Elle conduit parfois au décès.
Les facteurs qui augmentent le risque d’overdose sont les mélanges avec d’autres dépresseurs, une reprise après un arrêt, la consommation par injection, une concentration plus élevée d’héroïne.

Tolérance
La tolérance est très rapide après quelques jours de consommation, plusieurs fois par jour. L’usager·ère ressent la nécessité d’augmenter les doses, d’abord en quantité, puis en fréquence pour retrouver les effets du produit.

Dépendance et symptôme de manque
L’héroïne peut engendrer une dépendance forte et relativement rapide. Une consommation, même occasionnelle, peut entraîner une forte dépendance psychologique. Elle se manifeste par l’envie ou le besoin de consommer à nouveau le produit pour retrouver ses effets plaisants et apaisants. Quand le produit n’agit plus et que des symptômes de manque apparaissent, il y a dépendance physique. Les symptômes du manque cessent après 5 à 10 jours d’arrêt. S’il y a consommation à nouveau après une période d’abstinence, l’usager·ère risque de redevenir beaucoup plus vite dépendant·e.

Toxicité
L’héroïne pure est similaire aux endorphines : elle n’entraîne donc pas de dommages physiques directs tels que lésions d’organes, cirrhose, destruction cellulaire. Cependant, les modes de consommation de l’héroïne, la détérioration du style de vie (alimentation, habitudes de soins…) liée à la dépendance et surtout l’illégalité du produit peuvent entraîner des risques particuliers.

  • Commencer par une petite dose pour tester sa réaction au produit. En particulier lors d’une première consommation ou après un arrêt.
  • Ne pas consommer seul·e.
  • Eviter les mélanges : ils sont dangereux, y compris avec les drogues légales telles que médicaments et alcool.
  • Préférer le sniff ou la fumette plutôt que l’injection intraveineuse.
  • Chacun·e ses pailles et chacun·e ses burettes afin d’éviter tout risque de transmission des hépatites.
  • Chacun·e son matériel d’injection afin d’éviter les risques de transmission du sida et des hépatites.
  • Afin de diminuer les risques d’overdose, commencer par injecter lentement une petite quantité. Faire un break : attendre les effets avant d’en reprendre.
  • Pour limiter les risques de dépendance, éviter de consommer de l’héroïne plusieurs jours d’affilée et faire des pauses entre les prises.
  • Après une prise d’héroïne, somnolence et envie de dormir peuvent survenir. S’abstenir de conduire.
  • En cas de grossesse, il est fortement conseillé aux usagères régulières de démarrer, de stabiliser voire de renforcer un traitement de substitution et de ne pas se sevrer de manière brutale.
  • L’héroïne modifie le désir sexuel: elle l’augmente ou le diminue. Elle retarde, voire empêche, l’éjaculation et peut entraîner une sécheresse vaginale. Le préservatif associé à un lubrifiant à base d’eau est le meilleur moyen de se protéger du sida et des hépatites.
  • L’héroïne peut perturber les cycles menstruels (arrêt ou retard de règles) mais n’empêche pas de tomber enceinte. Utiliser un contraceptif pour éviter une grossesse non voulue.
  • Boire régulièrement de l’eau car l’héroïne assèche la bouche.
  • Une perte des habitudes de soins (se brosser les dents, visite chez le dentiste…) et une mauvaise alimentation peuvent entraîner de sérieux problèmes santé (problèmes dentaires, tuberculose, etc.)
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